Christian Hadengue dit lui-même,
en quelque sorte, "peindre en aveugle", sans souci de représentation
figurante. Pour impulser le geste, le seul appel est à l'énergie intérieure. Le
flux du Tao est là, et l'union homme/nature, si chers aux civilisations
extrême-orientales, dont cette oeuvre s'est imprégnée à la source. Etats du
monde et états d'âme ne font qu'un dans ces enchevêtrements de forces vitales,
lignes cosmiques ou courants sismographiques. Les montagnes, les nuages, le
vent et les torrents semblent être là, dans une presque présence, affleurante,
allusive. L'air y féconde la terre. L'eau, le sang, la sève et l'encre sont une
seule et même substance dans la fluidité dont le papier s'est nourri, enivré,
dans ses vaisseaux, ses veines, ses artères, dans l'opacité de sa chair
profonde, comme dans la transparence de son épiderme. Ce qui s'est imprimé dans
la porosité du papier, c'est la tension essentielle, qui anime toute matière,
tout être, et lui insuffle vie.
Alice Baxter
http://alicebaxter.blogspot.fr/p/christian-hadengue.html
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